Ce qui frappe est aussi ce qui retient le regard autant que l’âme : les aspérités. L’impossibilité quasi-totale de trouver la moindre surface lisse, uniforme. La table jamais rase, un rappel au temps plus qu’à l’histoire. Une impression plus accueillante qu’intimidante.
Comme une ouverture dans le mur, un œil-de-bœuf (oserait-on dans ce cas précis dire Judas?). L’état des pigments est une mise en abîme du dénuement figuré par l’image.
La tension de l’image se prolonge jusque dans le processus de son effacement. C’est la façon dont le présent hérite ici du passé: l’organique l’emporte sur la désincarnation.
Parfois le reflet, c’est-à-dire l’immédiat, entretient un dialogue en fondu-enchainé avec la trace ancienne.
Les traces, parce qu’elles ne sont pas circonscrites (ou très peu), incluent le passant dans une histoire se fondant dans le présent. Etrange cohabitation de signes empilés, de César à Pasolini, entre lesquels semble slalomer le scooter de Nanni Moretti…